(...) La chance m'est donnée, c'est sûr, de vivre

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La chance m'est donnée, c'est sûr, de vivre au pied d'un petit coteau de bois et devant de belles parcelles de champs, blés, orge et tournesols. Dans ce nouveau lieu, peu à peu, des repères se créent, des points d'ancrage, des façons d'habiter l'espace du dehors et du dedans, des bougies apaisantes, des livres posés là, du silence.

Et...comme chaque année, je retrouve la flamboyance des tournesols.

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En écho avec mon travail d'écriture pédagogique du jour sur le BONHEUR (livre de CULTURE pour les 12-15 ans), le bel entretien écrit avec Eric Emmanuel Schmitt (avant une future rencontre ?), en extrait ici :

"Qu’est-ce que le bonheur ?

Cela évoque pour moi deux choses : une marchandisation frelatée et un bien précieux au fond de moi.

La marchandise frelatée, c’est ce que vend notre époque pour satisfaire tous mes désirs : être jeune, bronzé, avoir une belle voiture etc. Bonheur purement gastrique, à consommer.

Mais ce n’est là qu’un idéal d’imagination : mes désirs ne pourront jamais être tous satisfaits ; il y aura toujours uen chose que je ne posséderai pas, un produit que je ne pourrai pas consommer ; frustration : je cours et la proie toujours m’échappe.

Le vrai bonheur est en nous, au fond de nous. Il relève d’un accord de nous-même avec le monde.

Il serait à la fois une grâce et un travail.

Une grâce car il y a des matins où cette harmonie et offerte comme un don….

Une chose qui est donnée sans qu’on sache pourquoi.

Parfois, on reçoit cette grâce. Et parfois il faut travailler pour obtenir cet accord entre soi et la nature.

La nature, elle, est toujours là : eau, nuit, saisons…

On peut s’entendre avec elle. Mais l’accord de soi avec les autres, fait de promesses à tenir, se montre beaucoup plus difficile. Le bonheur, s’il est donné est donc aussi à construire constamment avec soi-même.

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"Le Royaume est l’architecture invisible de notre monde. 

C’est la vraie structure dans laquelle à chaque instant nous devons nous rapporter pour faire apparaître le reste comme superficiel.

Le texte des béatitudes est un texte sur les apparences, la relativité des douleurs que nous éprouvons.
Et qui montre que, sous les pleurs, il y a déjà de quoi être heureux à condition de mieux saisir la réalité du monde."

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