(...) Jours et semaines passent. Je prends peu de

(...)

Jours et semaines passent. Je prends peu de temps pour écrire.
Ici ou là. Dés fois mais bien trop peu.
Quelques phrases, sensations. Quelques mots grifonnés à la hâte sur le Journal de la création.
Quelques photos des choses autour qui vibrent.
Mais écrire pour soi ?
c'est dire le trop brulant de la vie d'ici.
Et aussi alors...mes proches qui souffrent, tant.
Et tant et tant, le nez dedans, comment dire suffisamment juste
alors ?

  
heureusement.
je lis.
lecture refuge.

et...

La rencontre avec l'écrivain Jeanne Benameur à Angers continue de m'irradier.

J'ai relu alors,
Présent ?

Et de vrais merveilles qui font écho.

Extrait :

"On ne réfléchit pas quand quelque chose se révèle. On est ébloui. "

(...)

Soudain c'est toute sa vie qu'il a vue. Et la misère. Il aurait pu jeter le paquet de copies, renverser le bureau, et ocurir, courir, quitter ce lieu qui l'a enfermé. Mais si quelqu'un l'a vu, ici, tel qu'il est, tel qu'il a toujours été, dans l'mour du texte depuis toujours, oui, si quelqu'un a pu voir ça, alors il est sauvé? Sauvé ! C'est que tout est encore là, vibrant, possible.

(...)

Pourquoi a t'il choisi ce métier d'enseignant de français, hein ? pour transmettre : cette force qui a pris forme comme ça et pas autrement, dans des mots; ces textes qui parlent de la vie, de la mort, de l'absurdité et de la beauté de ce qui nosu fait tenir sur deux pattes. Et merde merde merde tout le reste !

Une bonne fois. Son métier, il est là, pas ailleurs. Oui, le programme, il connaît ! il sait aussi que le seul programme qui vaille c'est celui qui va leur entrer dans la peau, faire battre le sang, leur faire éprouver que la vie d'un être humain, c'est fort et que c'est dans le texte.

C'est ça la littérature.
Combien de temps leur reste-t-il, à certains ici, pour entendre de vrais textes ? Dans combien de temps vont-ils se retrouver, abrutis, à vivre une vie dont on aura retiré tout le suc, une vie dont le temps se passera à gagner de l'argent, en faisant des choses auxuqelles on ne croit pas pour acheter des choses auxquelles ils ne croient pas non plus. Absurdité. Et la vie ? Et la vie dans tout ça ? c'est un gagne pain la vie ?

Nom de Dieu ! Alors quoi ! Il ne leur donnerait pas, à ces jeunes gens, ces jeunes filles, au coeur encore battant, ce qui fait qu'il est là, lui, devant eux, présent ? Au nom de quoi ?

D'un programme dont tout le monde s'en fout ? Et il continuerait pendant une heure puis deux puis toutes à s'emmerder et à les emmerder parce qu'il n'aurait pas osé, osé faire ce qu'il sent juste. (...)

Oui, on découvre une langue par son mystère, ce qui nous touche là où on ne savait même pas qu'on existait. C'est cela la littérature. Et rien d'autre. Et on est grand et on est beau quand on a pénétré un texte. Il n'y a pas d'autre voie. Il faut oser. La fureur et la douceur. Extrêmes.".

Jeanne Benameur. Présent ?