Même si t'es pas d'accord, même si t'es pas pour
(...)
Je débute octobre avec DES voix.
Le son des mots quand il sonne longtemps en soi.
le message d'un répondeur qui dit tout à la fois et la présence et l'absence
la voix de mon père hospitalisé encore, voix frêle, presque enfantine, et de rappeler la brimade de folcoche presque suprême dans son apogée : "fais pas ta voix douce !"
la voix de celle de ceux qui ne sont plus là et qu'on recherche, en vain ou presque,
oui c'est vrai c'est ce qui manque le plus quand on perd un être cher car c'est sa voix qui lui donne sa chair et c'est ce qu'on perd tellement vite,
cette texture de présence là (merci S. et puis quelques jours plus tard Noémie L. dans l'enregistrement de la voix de ses parents de me le rappeler)
alors ce serait là aussi une tentative désespérée mais utile, garder trace des sons...
et puis...
et puis aussi au petit matin, Marie R. et Mathieu B. qui disent avec leur voix en présence résonnantes, les mots, les mots qui disent si bien les histoires d'amour.
(...)
Est bien malin celui qui sait comment le vent d'automne vient le saisir, pour moi,
plus que jamais
par les oreilles.