(...) "Qu'est-ce que je dois faire de ma vie ?"

(...)

"Qu'est-ce que je dois faire de ma vie ?" se demande Nathaniel Fisher, le héros de Six Feet Under alors qu'il vient de perdre son père. "La vivre" lui répond la belle et étrange Brenda. A 35 ans, celui qui a longtemps fui le domicile conjugal consacré ç une entreprise de pompe funèbre, prend conscience qu'il ne veut plus être un "touriste de sa vie", irresponsable, solitaire et inconstant. Le fantôme paternel a révélé à Nate que l'expérience de la mort n'est pas seulement un traumatisme insupportable, mais aussi une épreuve à travers laquelle on peut réapprendre à vivre, à sentir, à aimer. Se familiariser avec l'expérience de la perte pour nouer un rapport plus juste avec la vie, voilà la philosophie simple mais profonde de cette série...

car pour paraphraser Bruckner : "C'est moins la vie aprés la mort qui nous inquiète que la mort pendant la vie". Dans une méditation entamée alors que sa femme emportée par une maladie dégénérative le philosophe Paul Ricoeur, pourtant croyant, osait affirmer :

"Je crois de plus en plus qu'il faut se désinvestir du souci de la vie aprés la mort pour poser le problème de la vie jusqu'à la mort"

(...) "Ce qui occupe la capacité de pensée encore préservée, ce n'est pas le souci de ce qu'il y a après la mort, mais la mobilisation des ressources les plus profondes de la vie à s'affirmer encore".

Dans le monde de la vie longue, nous ne voulons plus rien concéder à la mort. Oser y penser, oser l'affronter, ce n'est plus s'y résoudre, c'est au contraire, trouver les ressources d'une affirmation renouvelée de la vie.

merci à Martin Legros pour le soutien dans cette réflexion du jour
en prolongement avec le TRAVAIL (si, si) d'écriture (PROJET 5/4)